A
L´ATELIER
"Nous avons sélectionné pour vous"
L´idee
de Michel Dupuy qui a monté le spectacle était intéressante.
Il s´agissait de mettre en scene quelques-uns des stéréotypes
véhiculés par la publicité. D´en faire une trame
théàtrale. Trés bonne idée puisque nous sommes
tous concernés par les affiches, les photos, tpus ces supports de la
publicté qui nous renvoient le reflet de celui ou de celle que nous
voudrions être, de celui ou de celle quón croit que nous sommes.
Seulement voilà. Constamment Michel Dupuy hésite entre le constat
et l´analyse, sans vraiment aller au bout de l´un ni de l´autre.
Sur un arrièrefond de diapositives, des voix, celle d´un homme,
celle d´une femme débitent d´une vouix "trés
hall d´aéroport" ce qu´on peut lire tous les jpurs
dans certains magazines. Elles vantent les tenues de l´homme moderne,
"tenues de pompiste", "les capes vert bouteille en pure laine
des Vorges". Mais les diapositives ne collent pas au texte et on ne
comprend pas trés bien où l´on veut en venir.
Quand apparaît MAÏ T, tour à tour femme fatale, femme enfant,
femme engagée, qui se métamorphose selon qu´il s´agit
de toucher un public de snobs, de gauchistes, de minettes, malgré la
joliesse des tenues, on attend qu´il se passe quelque chose. Et puis
non. Tout bascule. La femme engagée se met à attaquer Dupuy,
"clown en paillettes qui manipule les mythes".
Toute cette matère aurait demandé à être domestiquée;
un sérieux travail d´élagage, de mise en forme fait défaut.
De plus, la bande-son souvent est totalment inaudible et comme les diapos
ne signifient rien...
Une chose peut pourtant être retenue de ce "spectacle": c´est
l´approche qui y est faite de l´importance de la composante sexualité
dans le phénomène publicitaire. Le dialogue entre un homme objet
tout à ses "after shave", sa voiture dernier cri, et qui
se déhanche en ombres chinoises en répétant "Je
m´appelle Envie", et une femme qui aime pêle-mêle les
cigarettes blondes, Noureev, Mozart, Les Beatles, les pendules kitsch et les
salles de bains design, une femme qui s´appelle ·Desir",
ce dialogue-là est un des plus significatifs et de plus intéressants.
Une denière remarque. Si vous allez voir ce spectacle (jusqu´à
mardi soir, sauf dimanche) prenez votre petite laine. Il ne fait pas très
chaud dans le caveau de l´Atelier (10, Grand-rue). F.Bi, 24.4.1976
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Pascal Holtzer + Maï T Segura