Carolee Schneemann:"
...We live in a culture of oblivion that perpetrates a kind of selfinduced denial in which the meaning of the recent past is continually lost or istorted...much like feminist history was always lost or distorted..."

A L´ATELIER
"Nous avons sélectionné pour vous"

L´idee de Michel Dupuy qui a monté le spectacle était intéressante. Il s´agissait de mettre en scene quelques-uns des stéréotypes véhiculés par la publicité. D´en faire une trame théàtrale. Trés bonne idée puisque nous sommes tous concernés par les affiches, les photos, tpus ces supports de la publicté qui nous renvoient le reflet de celui ou de celle que nous voudrions être, de celui ou de celle quón croit que nous sommes.
Seulement voilà. Constamment Michel Dupuy hésite entre le constat et l´analyse, sans vraiment aller au bout de l´un ni de l´autre. Sur un arrièrefond de diapositives, des voix, celle d´un homme, celle d´une femme débitent d´une vouix "trés hall d´aéroport" ce qu´on peut lire tous les jpurs dans certains magazines. Elles vantent les tenues de l´homme moderne, "tenues de pompiste", "les capes vert bouteille en pure laine des Vorges". Mais les diapositives ne collent pas au texte et on ne
comprend pas trés bien où l´on veut en venir.
Quand apparaît MAÏ T, tour à tour femme fatale, femme enfant, femme engagée, qui se métamorphose selon qu´il s´agit de toucher un public de snobs, de gauchistes, de minettes, malgré la joliesse des tenues, on attend qu´il se passe quelque chose. Et puis non. Tout bascule. La femme engagée se met à attaquer Dupuy, "clown en paillettes qui manipule les mythes".
Toute cette matère aurait demandé à être domestiquée; un sérieux travail d´élagage, de mise en forme fait défaut. De plus, la bande-son souvent est totalment inaudible et comme les diapos ne signifient rien...
Une chose peut pourtant être retenue de ce "spectacle": c´est l´approche qui y est faite de l´importance de la composante sexualité dans le phénomène publicitaire. Le dialogue entre un homme objet tout à ses "after shave", sa voiture dernier cri, et qui se déhanche en ombres chinoises en répétant "Je m´appelle Envie", et une femme qui aime pêle-mêle les cigarettes blondes, Noureev, Mozart, Les Beatles, les pendules kitsch et les salles de bains design, une femme qui s´appelle ·Desir",
ce dialogue-là est un des plus significatifs et de plus intéressants.
Une denière remarque. Si vous allez voir ce spectacle (jusqu´à mardi soir, sauf dimanche) prenez votre petite laine. Il ne fait pas très chaud dans le caveau de l´Atelier (10, Grand-rue). F.Bi, 24.4.1976

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